"Accepter l'inexplicable !"
L'histoire d'Anne (32 ans) et Marc (37 ans) est le parcours traditionnel du couple confronté au désir d'enfant qui tarde à venir. Anne a 29 ans quand elle réalise que son rêve de devenir maman ne sera pas tout de suite exaucé. Elle commence donc son premier traitement a 30 ans.
"Après avoir essayé d'avoir un enfant pendant plus d'un an, j'ai vite compris qu'il y avait un problème, affirme Anne. J'ai donc pris rendez-vous chez un spécialiste afin de comprendre ce qui ne fonctionnait pas. On s'est tous les deux soumis à une série de tests. On a eu de la chance de tomber sur un médecin qui a su trouver les mots pour nous expliquer simplement la situation et nous rassurer pour la suite des évènements. Notre bilan médical n'a révélé aucun problème majeur.
Nous étions donc tous les deux très déboussolés. A la limite, nous aurions préféré avoir une réponse à la question obsédante pourquoi ça ne marche pas? El là, nous étions de nouveau livrés à nous-même, à nos angoisses, nos inquiétudes et notre frustration. Je crois que ça a été encore plus difficile pour moi que pour Marc car j'avais un énorme sentiment de culpabilité. Je me suis dit que ça ne marchait pas car je faisais sans doute un blocage psychologique. Même si Marc a tout fait pour me déculpabiliser… Cette pensée m'a hantée pendant un bon moment. Heureusement, j'ai pu exposer toutes mes craintes à mon médecin. Cette dernière m'a recommandé de me faire aider psychologiquement afin d'évacuer tout ce stress. Nous avons suivi plusieurs séances de soutien psychologique en couple. Parallèlement à ça, j'ai voulu me relaxer davantage grâce à des séances de massage et d'acuponcture.
J'ai commencé une stimulation ovarienne. En soi, ce n'est pas très compliqué si ce n'est qu'il faut être hyper bien organisée pour respecter le timing des injections. Pas facile pour quelqu'un comme moi qui est loin d'être une pro de l'organisation! Heureusement, Marc m'a aidée à suivre tous les impératifs de manière rigoureuse. On n'a pas mis pour autant notre vie entre parenthèse. La psychologue nous avait bien mis en garde à ce sujet. Elle nous avait dit que beaucoup de couples s'isolaient complètement pendant leur traitement et qu'il fallait à tout prix éviter ça.
Nous avons donc continué à aller au cinéma, au restaurant et à faire des choses que l'on appréciait tous les deux. Je crois que tout est une question d'acceptation. On sait que ces traitements d'infertilité sont une phase nécessaire et inévitable dans notre désir d'enfant. On l'a donc accepté comme tel…. Et même si ça ne marche pas du premier coup, ce qui a été notre cas, on a continué à se battre à deux pour atteindre notre rêve. Et ce n'est qu'à la quatrième tentative que nos efforts ont été récompensés! Une leçon à tirer de tout ce parcours : accepter l'inexplicable. Apprendre à lâcher prise et à être patient. Après tout, une fois parent, cette qualité sera d'autant plus mise à l'épreuve. Donc autant commencer très tôt !"